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Peinture, encre, fil, collage, broderie, stylo-stylet, tout est écriture...

Je suis née en 1961 dans le Limousin, pays des sources, des bonnes fontaines, des rivières, des forêts. Je grandis entre La Loue et l’Isle, non loin de la route de Papesoleil. Ca ne s’invente pas et surtout, on ne naît pas par hasard en ces douces rugosités. Petite, je parle aux arbres, aux nuages, aux oiseaux. Je ne cherche pas mes racines très longtemps. Je sais déjà qu’il me faudra remonter en amont des ancêtres, et encore bien au-delà.

Cela commence par l’écriture – sa fluidité – prose, poésie, roman littéraire. Je réfléchis, fais une pause. Puis remonte encore, me plonge ensuite dans les fluidités de la peinture, huile, puis gouache, plus légère, fugace, davantage propice aux rêveries liquides… jusqu’à plus soif. Vient alors l’aridité des déserts traversés à la recherche de l’or du temps en nervures ductiles.

Puis c’est l’hapax existentiel, un remuement, une transe porteuse de joie créatrice qui laisse son empreinte ineffable. Quelques temps, je danserai avec les taureaux. Puis, des années plus tard, appel de la trâme. Autre outil, autre écriture. Je décide de devenir planteur… de coton et je vais parcourir des kilomètres dans ces plantations, toujours en quête de la source. Les heures et les jours défilent, chaque minute condense des siècles. Je me re-pose, réinvente l’univers… à ma démesure. Me mets en tête de réaliser le parc, le Jardin. Tiens, tiens, ça ne vous dit rien ?J’enjambe des rivières minuscules, attrape des brindilles gigantesques, grimpe, escalade et m’enivre des arbres inventés pour la nécessité.

Quand je ne sais plus où je suis ni où je vais, ou alors que je m’ennuie, j’écoute de la musique aborigène pour me recentrer. Cela produit des dessins échevelés que je peins au doigt. Et ça repart, à points feutrés de broderie, toujours dans un silence absolu, celui dont s’entoure le moine trappiste. Les signes s’accrochent et s’amalgament, poincts après poings, écrits à l’aiguille, minuscule et dérisoire stylet. Le voyage continue, quel que soit l'outil employé. L'aiguillée finie, l'encre coule à nouveau, noire, évidemment. Et cela s'opère une nouvelle fois sur le principe des vases communicants.

D'où je viens, qui je suis, où je vais
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